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Féru de littérature française et étrangère, ma plume sévit dans diverses colonnes de journaux, de sites internet pour partager ce goût qui m´anime. Que détracteurs ou admirateurs n´hésitent pas à réagir à mes chroniques.

lundi 28 juillet 2014

Chronique d´août 2014






Alberto Savinio ou l´autre côté de la réalité. 

Hector Bianciotti(1930-2012) nous rappelait, il y a quelques années(1), que Leonardo Sciascia (1921-1989 ; voir dans les archives la chronique de mais 2008), l´auteur qui avait peut-être le mieux traduit, dans ses écrits, les splendeurs et les misères de la vie sicilienne, avait affirmé un jour qu´Alberto Savinio était le meilleur écrivain italien de l´entre-deux-guerres. Cette assertion tenue par une des figures les plus respectées de la vie culturelle italienne n´a pas pour autant produit un regain d´intérêt pour l´œuvre d´Alberto Savinio, toujours considéré comme l´écrivain d´une petite élite intellectuelle. Beaucoup de  lecteurs pourraient d´ailleurs s´interroger en  lisant ces toutes premières lignes: qui était, au fait, Alberto Savinio ?
Alberto Savinio n´est pas d´ailleurs le nom civil de notre auteur. Ce pseudonyme est en fait une italianisation du nom d´un traducteur français d´Oscar Wilde, Albert Savine. Il portait, néanmoins, un nom assez joli, Andrea De Chirico et il était le frère du grand peintre Giorgio De Chirico (Je n´ai jamais oublié la première fois où je suis tombé sur le nom de ce fameux inventeur de la peinture métaphysique, ce fut tout bonnement -et bizarrement- en feuilletant, quand j´étais encore un adolescent, un numéro ancien et égaré de l´édition italienne du magazine Playmen, auquel le peintre accordait une interview).
Alberto Savinio (ou donc Andrea De Chirico) est né le 25 août 1891 à Athènes où son père, un ingénieur sicilien, construisait des chemins de fer. Sa mère était issue d´une famille aristocratique du nord de l´Italie. Le jeune Andrea s´est révélé dès sa prime enfance un esprit doué et éclectique, épris non seulement de littérature mais également de peinture (il a été peintre aussi, comme son frère aîné Giorgio) et de musique, un art où il excellait. Il a d´ailleurs composé, à l´âge adulte, quatre opéras et c´était déjà avec un premier prix de composition en poche qu´il avait quitté Athènes pour Munich avec sa famille, après la mort de son père en 1904, alors qu´il n´avait que treize ans. Six ans plus tard, un nouveau tournant s´est produit dans la vie de la famille De Chirico : le départ à Paris. C´est dans la ville lumière que les deux frères se sont initiés à la vie artistique professionnelle (si tant est que l´on puisse appliquer ce mot à des artistes qui se délectaient de leurs oeuvres et que le concept de professionnel devrait rebuter, par opposition à celui de dilettante (2) que Savinio surtout a toujours cultivé) et ont inspiré des commentaires fort élogieux à Guillaume Apollinaire -plutôt Andrea que Giorgio, il est vrai- qui a poussé le dithyrambe jusqu´à comparer Savinio aux «génies multiformes de la Renaissance toscane». À Paris, ils ont aussi côtoyé Eric Satie, Pablo Picasso et André Breton qui, faisant allusion au premier avant-guerre, a affirmé : «À la tête de cette forme d´art qui prit ensuite le nom de surréalisme, il y avait le peintre Giorgio De Chirico et l´écrivain Alberto Savinio».
Fruit de l´imagination vive et pétillante d´un esprit érudit et hédoniste, l´œuvre d´ Alberto Savinio est inclassable. Maniant l´art du paradoxe avec une habileté irréprochable, il a peuplé ses écrits de personnages fantaisistes, burlesques, grotesques, mais aussi désabusés et mélancoliques. Poète et dramaturge (auteur notamment des Chants de la mi-mort, poème dramatique, curieusement écrit en français, une langue qu´il reprendrait partiellement dans Hermaphrodito, une sorte de journal imaginaire), critique éminent (voir le livre de chroniques musicales Scatola sonora-Boîte à musique- ou de petites biographies), c´est peut-être dans la nouvelle que son art atteint le sommet. L´enfance et la vieillesse sont les deux phases de la vie humaine qui monopolisent l´univers savinien (surtout au niveau des héros), comme si l´âge adulte n´était justement qu´une énorme parenthèse entre l´enfance et la vieillesse, celle-ci se traduisant par la mort, une mort souvent précédée d´une étrange sénilité, comme dans la nouvelle Monsieur Munster où le protagoniste s´observe en train de commencer à être mort et voit son propre corps tomber peu à peu en morceaux.
L´enfance est toujours le théâtre d´événements bizarres et de personnages extravagants comme dans L´infanzia di Nivasio Dolcemare(L´enfance de Nivasio Dolcemare), dont le héros apparaît, par exemple, dans une autre nouvelle, Nostra anima(Notre âme), où il est question de mannequins de chair. Dans La casa ispirata(La maison hantée), Savinio cultive, encore une fois, son goût pour le grotesque avec l´irruption de personnages tantôt macabres, tantôt comiques. Dans Tragedia dell´infanzia (Tragédie de l´enfance)-un récit- l´auteur évoque la Grèce et les lieux de son enfance. Une enfance qui, pour Savinio, n´est pas qu´un temps, elle est aussi une dimension de l´esprit.
En amoureux éternel de la culture italienne, l´écrivain Dominique Fernandez ne pouvait oublier Alberto Savinio dans son délicieux Dictionnaire amoureux de l´Italie. Il  qualifie ses nouvelles de métaphysiques, «pas seulement parce que ses lieux favoris, villes désertes comme des maquettes, rues tracées au cordeau, gares aux horloges inquiétantes, font penser aux tableaux de son frère. Pas seulement parce qu´un de ses thèmes est l´ennui, l´immense ennui qui plane comme une ombre surnaturelle sur la vaine agitation des humains et règne en despote sur les cités italiennes réduites à d´absurdes décors plantés dans le vide. Le surréalisme métaphysique de Savinio peut se décomposer en deux éléments : d´abord un réalisme minutieux, très éloigné de tout délire onirique, puis l´irruption du «sur», de ce qu´il y a de l´autre côté ». 

La notte sul borgo-1950
   
 En effet, Savinio est l´auteur de l´autre réalité ou de l´envers de la réalité, d´une grille de lecture alternative du monde. Non, l´adjectif  que j´emploie ici ne renvoie nullement aux mondes alternatifs ou à la science-fiction, bien entendu, mais à une lecture transfigurée par le regard de l´artiste. Dans ses essais ou ses textes plutôt hybrides-qui sont légion dans sa foisonnante bibliographie-, Alberto Savinio propose une grille de lecture des événements-quels qu´ils soient-inventive et teintée d´une fine ironie, mais tout à fait lucide. L´ironie et une indécrottable propension pour le comique, on les retrouve, par exemple, dans le brillant Nuova Enciclopedia (Encyclopédie Nouvelle), livre rédigé sous forme d´encyclopédie ou de dictionnaire où l´auteur brosse son autoportrait et en même temps un portrait de notre civilisation. Je ne puis résister à vous en faire découvrir  des morceaux tout à fait exquis, glanés quasiment au hasard que je vous traduis directement de l´italien. Ainsi, à l´entrée «aviation», écrit-il : « J´ai eu l´occasion d´écrire il y a quelques jours sur Saint Denis  dit  l´Aréopagite puisqu´il faisait partie de l´aréopage d´Athènes, mais le typographe a écrit Aéropagite. Quelle meilleure preuve que l´aviation est devenue un sentiment de l´homme ?». Sur un fasciste, il en donne une des meilleures définitions que j´aie lues : «Homme moralement, intellectuellement et presque physiquement négatif, dont le côté négatif justement se traduit par hostilité, haine et envie de détruire tout ce qui est positif. Par toutes ces qualités, le fasciste se rapproche du délinquant et les deux finissent par en configurer un seul et même type humain. La différence entre le fasciste et le délinquant réside pourtant dans le fait que,  alors que le délinquant est isolé et solitaire- et cette solitude est son drame, son héroïsme, sa poésie-, le fasciste est un délinquant collectif et «social». Le fasciste isolé perd sa qualité de fasciste, sa force de délinquant s´évanouit et il devient apparemment un homme anodin, un homme quelconque. Il serait utile de découvrir le sens secret du faisceau en tant que symbole, c´est-à-dire de l´union nécessaire pour que la criminalité fasciste puisse opérer».Enfin, à l´entrée «révolutionnaires», on a droit à ce commentaire : «Alors que Léon Trotski, dessaisi de toute fonction et de toute splendeur, voyageait sous escorte vers la frontière turque, un journaliste américain venu l´interviewer l´a trouvé plongé dans la lecture. «C´est un livre d´Anatole France» a répondu celui qui prenait le chemin de l´exil. «Anatole France est mon auteur préféré. Il est non seulement un grand styliste, mais aussi un penseur d´une énorme profondeur». Quand on se sera rendu compte que ce jugement a été rendu par un professionnel de la révolution, par celui qui a été le «technicien» de la révolution russe et le théoricien de la «révolution permanente», on aura une nouvelle preuve de combien les apparences sont trompeuses, de comment derrière la peau révolutionnaire de tant d´hommes, se cachent les mentalités les plus conformistes, passéistes et rétrogrades».
Dans l´essai-divagation Maupassant e «l´Altro» (Maupassant et «l´Autre»), à partir de quelques épisodes de la vie de l´écrivain français Guy de Maupassant, Savinio est parvenu à creuser dans l´ombre son autre physionomie. Un essai, selon son éditeur Adelphi (qui publie en ce moment toutes les œuvres de l´auteur), ouvert à tous les vents de l´intelligence, irrévérent et profond, un texte qui à chaque pas semble déboucher sur des perspectives imprévues pour les abandonner ensuite avec une souveraine indifférence. Au fond, la vraie littérature est une voix en perpétuel mouvement, «des portes qui s´ouvrent sur d´autres portes» selon l´heureuse formule du grand poète portugais Herberto Helder.
Un autre petit livre tout aussi éblouissant est sans l´ombre d´un doute Sorte dell´ Europa(Le sort de l´Europe).Il s´agit d´une série d´articles politiques publiés entre le 25 juillet 1943 et la fin de l´année 1944 rassemblés en livre l´année suivante. Toute la clairvoyance et tout le raffinement d´Alberto Savinio sont ici étalés au grand jour. L´auteur s´y avoue partisan d´une Europe unie, mais –on l´aura deviné- une Europe de l´esprit, poussée par son propre élan et non pas animée par autrui. Sur l´adhésion du peuple allemand au message nazi, il écrit ceci : «Le plus étonnant dans l´histoire du nazisme c´est qu´un peuple de soixante-dix mille âmes ait mis son propre sort entre les mains d´un homme qui a peint les tableaux qu´Hitler a peints(…) Dans les moments de crise le seul intellect des hommes politiques ne suffit pas et il serait de toute sagesse alors d´en appeler aussi à des médecins, des ingénieurs, des philosophes et peut-être aussi des artistes et des poètes, c´est-à-dire des hommes qui par habitude mentale et «technique de métier» savent voir et juger des hommes et des choses selon des critères autres que ceux banals et grossiers des politiciens. Ces jugements plus illuminés et subtils auraient dit tout d´abord qu´un homme qui peint les tableaux qu´a peints Adolphe Hitler qui a écrit ce qu´il a écrit, qui a choisi la Trilogie de Wagner comme expression sonore de sa volonté de puissance est un pompier, c´est-à-dire, un  homme privé de «sens originel de la vie» et donc porté à détruire tout ce qu´il touche».
Sorte dell´Europa est suivi d´un essai d´une quinzaine de pages, Lo Stato (L´État), que l´éditeur Adelphi dans sa quatrième de couverture qualifie de «illuminé et irrespectueux fragment de guérilla logique anti -autoritaire». Savinio y glose sur l´État, ses modèles, le besoin d´autorité que d´aucuns éprouvent.
Dans le livre Dieci processi (Dix procès), disponible en version originale chez Sellerio, la prestigieuse maison d´édition palermitaine, recueil de textes-«dix exercices de scepticisme, d´humour et de style sans pareil», selon l´éditeur-qu´il a écrits entre 1932 et 1935  pour la revue juridique Rostri, Savinio exhume dix procès historiques et en fait des commentaires, de Socrate à Landru en passant entre autres par Jésus-Christ, Jeanne d´Arc, Campanella,  Galilée ou Louis XVI. Un des plus intéressants est celui sur Galilée où Savinio en évoquant les affirmations du célèbre médecin et historien français Auguste Cabanès –personnage qu´il abhorre –selon lesquelles Galilée n´aurait jamais prononcé devant les inquisiteurs du Saint-Office la phrase «E pur sui muove» («Et pourtant elle tourne», elle, la terre, on le sait),Savinio donc doit reconnaître –quoiqu´à contre –cœur –que le docteur Cabanès n´a pas tort et que la phrase est effectivement apocryphe et ceci parce que «Galilée est Italien, il est Toscan. Scientifique, il adore en effet la vérité, mais non pas avec cette fureur sacrée, avec ce dévouement aveugle de ses collègues, les habitants des zones arctiques. Païen en religion, l´Italien fait montre de son paganisme aussi dans la religion de la science».
Dominique Fernandez, toujours lui, dans l´ouvrage cité plus haut, compte sûrement parmi ceux qui ont su le mieux décrire Alberto Savinio : «Savinio est un autre de ces Italiens omniscients, dont le prototype reste le fabuleux Pic de la Mirandole, qui à trente ans connaissait toutes les langues et était initié à toutes les philosophies. Vous croyez, sur la foi des noms propres et des renseignements toponymiques, que vous avez affaire à un guide de Milan, mais, au lieu de vous mener dans les rues d´une ville, c´est dans les secrets du cosmos que vous conduit ce cicérone inspiré».
Gallimard, Fayard, Christian Bourgois, Allia et Flammarion sont les principaux éditeurs français de cet auteur immense, mort des suites d´un infarctus à Rome, le 5 mai 1952, jour qu´il avait prévu dès 1938 dans son livre Achille innamorato(Achille enamouré ) : «Aujourd´hui, c´est le 5 mai. Mon heure a sonné»... Sacré Alberto Savinio !

 
Objets dans la forêt-1928

  
(1) Dans un article du Monde (10-07-98), repris dans le livre Une passion en toutes lettres (Gallimard, 2001). 

(2) L´éditeur Maurice Nadeau (1911-2013) dans son ouvrage  Journal en public, recueil de ses chroniques de La Quinzaine littéraire, regrette le sens un tant soit peu dépréciatif que le mot dilettante a acquis en français (personne qui s´occupe d´une chose en amateur, sans s´y engager, sans y croire, d´après certains dictionnaires), alors qu´en italien, langue d´origine de ce vocable, il conserve le même sens, celui d´un goût très vif pour un art, auquel on s´adonne avec plaisir. Heureusement, quelques dictionnaires français conservent toujours ce dernier sens pour le mot en question. 

(3)Dominique Fernandez, Dictionnaire amoureux de l´Italie (deux tomes), éditions Plon, Paris, 2008.

 P.S. : À propos d´Alberto Savinio, je me permets de citer celui qui a été un des tout premiers enthousiastes de son œuvre  au Portugal, le grand poète, professeur de littérature française et grand amoureux de l´Italie, David Mourão Ferreira (1927-1996). 

Remarques-Cet article est une version remaniée et augmentée d´un autre paru en août 2006 dans la rubrique Chroniques d´un dilettante du site de la Nouvelle Librairie Française de Lisbonne et qui n´est plus disponible en ligne. D´autre part, «La notte sul borgo» et «Objets dans la forêt» sont effectivement des reproductions de peintures d´Alberto Savinio.



samedi 26 juillet 2014

Centenaire de la naissance de Béatrix Beck






Mercredi prochain, 30 juillet, on signalera le centenaire de la naissance de Béatrix Beck. Écrivain  majeur mais plutôt discret, Béatrix Beck était une Belge naturalisée française(en 1955), quoique née à Villars-sur-Ollon, en Suisse, d´un père belge d´origine mi-lettonne/ mi-italienne et d´une mère irlandaise. En 1936, en France,elle a épousé le Juif apatride Naum Szapiro qui est mort quelques années plus tard à la guerre. Veuve et sans ressources financières, elle a dû faire de petits boulots pour gagner sa vie et élever sa fille. En 1948, elle a publié son premier roman Barny et André Gide l´a engagée comme secrétaire. En 1952, après la mort d´André Gide, survenue une année plus tôt, elle a décroché le Prix Goncourt  avec son troisième roman intitulé Léon Morin, prêtre.Entre 1966 et 1977, elle a enseigné dans des universités des États-Unis et du Canada avant de revenir en France. En 1979, elle a reçu le Prix du Livre Inter pour son roman La décharge. Depuis lors, elle n´a pratiquement  pas cessé de publier jusqu´en 2000, année de la parution de son livre La petite Italie, dédié à sa fille Bernadette Szapiro, décédée l´année précédente. Atteinte de la maladie de Parkinson, Béatrix Beck a vécu dans une maison de retraite à Saint-Clair-sur-Epte jusqu´à sa mort le 30 novembre 2008.
Récompensée par les Prix Prince Pierre de Monaco(1989), de l´Académie Française et France-Wallonie-Bruxelles en 1997, tous les trois pour l´ensemble de son oeuvre, Béatrix Beck reste pour beaucoup de générations de Français un écrivain tout à fait méconnu. 
Jérôme Garcin rappelait, à juste titre, il y a quelques semaines dans Le Nouvel Observateur que les célébrations autour de Marguerite Duras-née elle aussi en 1914-avaient éclipsé à tort le centenaire de la naissance d´une autre femme tout aussi importante des lettres françaises. Que l´on découvre donc ou l´on redécouvre Béatrix Beck!      

vendredi 18 juillet 2014

João Ubaldo Ribeiro(1941-2014)

 
  
Victime d´une embolie pulmonaire, le grand écrivain brésilien João Ubaldo Ribeiro s´ést éteint aujourd´hui, à Rio de Janeiro, à l´âge de 73 ans.
Né le 23 janvier 1941 à Itaparica, João Ubaldo Ribeiro est l´auteur d´une oeuvre importante, teintée d´humour, comptant, entre autres titres, les romans Viva o povo brasileiro(Vive le peuple brésilien), O sorriso do lagarto(Le sourire du lézard), Sargento Getúlio(Sergent Getúlio) ou A casa dos Budas ditosos(O luxure ou la maison des Bouddhas bienheureux). Nombre de ses oeuvres ont fait l´objet d´adaptations cinématographiques et télévisuelles. 
En français, ses livres sont disponibles chez Gallimard et Les Éditions du Rocher
En 2008, il s´était vu décerner le prix Camões, la plus haute distinction octroyée tous les ans à un écrivain de langue portugaise. 


mardi 15 juillet 2014

La mort de Nadine Gordimer

 
Les dépêches des agences internationales annoncent la triste nouvelle depuis hier: la mort dimanche dernier de Nadine Gordimer, grande écrivaine sud-africaine,couronnée du Prix Nobel de Littérature en 1991.
Née le 20 novembre 1923 à Springs, au sein d´une famille bourgeoise, fille d´un père juif lituanien et d´une mère anglaise, Nadine Gordimer a tôt pris sa plume pour dénoncer la politique inique de l´apartheid qui sévissait dans son pays. Riche d´une quinzaine de romans, de plus d´une centaine de nouvelles et de plusieurs recueils d´essais et de textes critiques,son oeuvre témoigne de son combat contre la ségrégation raciale, mais décrit aussi la beauté des paysages sud-africains.Parmi ses principaux titres on se permet de citer: The lying days, The late bourgeois World, The conservationist(Booker Prize en 1974), My son´s story, No time like the present, Face to face, Town and country lovers, Loot ou Writing and being. 
L´État français lui a décerné en 2007 la Légion d´honneur et elle était aussi Commandeur de l´Ordre des Arts et des Lettres.
Les traductions françaises de ses livres ont été publiées pour la plupart chez Grasset et Albin Michel.