On vient d´apprendre la mort, à l´âge de 83 ans, du grand poète argentin Juan Gelman. Né à Buenos Aires le 3 mai 1930, il est mort hier à México. Issu d´une famille d´immigrés juifs ukrainiens, il a écrit ses premiers poèmes dès l´âge de huit ans et fut publié pour la première fois à onze ans par la revue Rojo y Negro.
Intellectuel engagé, il a tôt adhéré au Parti Communiste, puis en rupture avec celui-ci il s´est rapproché du péronisme révolutionnaire. Plus tard,pendant la dictature de la Revolución Argentina(1966-1973) il a rejoint les Fuerzas Armadas Revolucionarias(jeune organisation d´orientation péroniste-guévariste)qui ont fini par fusionner avec les Montoneros. Enfin, pendant une autre dictature(celle on ne peut plus criminelle de Videla et autres tortionnaires) où des membres de sa famille ont été portés disparus ou assassinés,Juan Gelman a vécu en exil -en Amérique latine et en Europe-avant de se fixer au Mexique.
Sa poésie, marquée par l´émotion et la mémoire, fut couronnée de nombreux prix littéraires dont le Reina Sofia en 2005 et le Cervantes en 2007.
Il a quelques oeuvres traduites en français dont L´opération d´amour chez Gallimard. La parution de Vers le sud et autres poèmes est prévue pour le 15 mars, toujours chez Gallimard.
Le grand quotidien argentin Clarín, en brossant un portrait de Juan Gelman(article de Patrícia Kolesnicov), titrait aujourd´hui :«Murió el hombre que escribió la revolución, el dolor y el amor».
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